Études
Impact de la location courte durée en France
Une étude de Stragegy&, part of the PwC network
Cette étude identifie les paramètres générateurs de la crise du logement en France et évalue l’impact des locations courte durée (Locations Meublées de Tourisme – LMT). Le déséquilibre global entre offre et demande en logements depuis 15 ans y est souligné. Le plus haut historique du prix des logements combinés à un pouvoir d’achat immobilier au plus bas (cfr taux d’intérêt des emprunts) et des contraintes réglementaires fortes (eg. normes environnementales) sont les causes principales de la tension sur le marché du logement. Il est important de souligner que l’analyse est réalisée par type de territoire (littoral, montagne, milieu rural, grandes villes) ; le poids des LMT est analysé et n’excède pas 0,2% du parc de logements en France en 2022 (0,4% dans les grandes villes). Un autre paramètre important est mis en évidence : la LMT dédiée (par des professionnels) ne représente que 8% du parc total des LMT.
Les besoins auxquels les LMT répondent sont mis en lueur (sous-capacité hôtelière, habitude de consommation des touristes, maillage de l'offre en l'absence d'hôtel – les LMT sont présentes dans 29000+ communes en France).
Contrairement aux idées reçues, les logements vacants (à l'abandon/inoccupés) pèsent en France 41 fois plus que les LMT dédiées (ce facteur est encore de 15 sur Paris !) dont l’impact doit donc être relativisé !
L’étude recommande d’augmenter la construction de logements neufs et à mettre en place des politiques fiscales plus incitantes pour réduire les logements vacants et les remettre sur le marché locatif. Les communes ont un arsenal de régulation (et non d’interdiction) des LMT à leur disposition pour répondre aux besoins touristiques et des hébergeurs dont les revenus retirés de leur activité de location leur permettent principalement de maintenir leur pouvoir d’achat et rénover leur bâtiment.
A quand une telle étude équivalente en Belgique, et en particulier en Région de Bruxelles-Capitale ?
Regulating Short-Term Rentals: Towards Data-Driven Policymaking?
A study by Christoph Busch for eu travel tech
Cette étude très intéressante est didactique et nous permet de comprendre l’écosystème du marché des locations courte durée. Un « corridor de solutions » de régulations du marché, respectant des règles de proportionnalité, est proposé par l’auteur.
En particulier, les critères de proportionnalité des procédures « d’autorisation » (cfr celles appliquées par le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale) sont discutées en section 4 de cette étude. L’importance de l’objectivation par les chiffres pour justifier toute politique restrictive au regard du droit européen y est soulignée.
Enfin, l’accès au marché de tous types d’acteurs économiques doit être assuré de façon impartiale et les esquisses d’une distinction entre particuliers et professionnels sont dessinées, avec l’espoir de voir la nouvelle régulation européenne simplifier cet exercice avec la transparence sur les données qu’elle apportera.
Mission d'évaluation de l'ordonnance du 8 mai 2014 relative à l'hébergement touristique
§ 3.1.3. Un contraste marqué entre l’offre et la fréquentation (pg.10) Si l’essor des plateformes de réservation en ligne a conduit à la multiplication des établissements d’hébergement touristique et à une croissance soutenue de la capacité d’accueil du secteur, elle n’a pas remis en question jusqu’à présent la très forte concentration des nuitées dans les segments plus classiques de l’offre.
§ 3.1.4. Une forte concentration spatiale de l’offre (pg. 13) La concentration des locations meublées de courte durée dans l’hypercentre touristique s’y double d’un déploiement dans des quartiers adjacents, comptant peu d’hôtels et d’équipements touristiques, voire même dans des zones périphériques, situées à l’écart des itinéraires touristiques.
§ 4.2. Un sous-enregistrement massif par rapport au marché réel (pg. 16)
§ 4.4. Une conformité urbanistique sujette à interprétations (pg 17) À cette aune, faire dépendre une autorisation de type économique (l’exploitation d’un hébergement touristique) d’une attestation déployée dans un autre domaine (l’urbanisme) s’avère plus qu’hétérodoxe juridiquement. …